C’est alors que les bals, plus joyeux et plus rares,
Prolongent plus longtemps leurs dernières fanfares ;
À ce bruit qui nous quitte, on court avec ardeur ;
La valseuse se livre avec plus de langueur ;
Les yeux sont plus hardis, les lèvres moins avares ;
La lassitude enivre, et l’amour vient au cœur.
S’il est vrai qu’ici-bas l’adieu de ce qu’on aime
Soit un si doux chagrin, qu’on en voudrait mourir,
C’est dans le mois de mars, c’est à la mi-carême,
Qu’au sortir d’un souper un enfant du plaisir
Sur la valse et l’amour devrait faire un poëme,
Et saluer gaiement ses dieux prêts à partir.
Mais qui saura chanter tes pas pleins d’harmonie,
Et tes secrets divins, du vulgaire ignorés,
Belle Nymphe allemande aux brodequins dorés,
Ô Muse de la valse ! ô fleur de poésie !
Où sont, de notre temps, les buveurs d’ambroisie
Dignes de s’étourdir dans tes bras adorés ?
Quand, sur le Cithéron, la Bacchanale antique,
Des filles de Cadmus dénouait les cheveux,