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POÉSIES NOUVELLES.

D’une amoureuse ardeur que rien ne peut éteindre
Pour le fils d’Ornithus, ce bel adolescent.
Je mourrais deux fois sans me plaindre
Si, pour le préserver, les dieux voulaient mon sang

Horace.

Eh quoi ! si dans notre pensée
L’ancien amour se rallumait ?
Si, la blonde Chloé de ma maison chassée,
Ma porte se rouvrait ? si Vénus offensée
Au joug d’airain nous ramenait ?

Lydie.

Calaïs, ma richesse unique,
Est plus beau qu’un soleil levant,
Et toi plus léger que le vent,
Plus prompt à t’irriter que l’âpre Adriatique ;
Cependant près de toi, si c’était ton plaisir,
Volontiers j’irais vivre, et volontiers mourir.