Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/236

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Elle a les yeux et la main prestes.
Les carabins, matin et soir,
Usent les manches de leurs vestes,
Landerirette !
À son comptoir.
Quoique sans maltraiter personne,
Mimi leur fait mieux la leçon
Qu’à la Sorbonne.
Il ne faut pas qu’on la chiffonne,
La robe de Mimi Pinson.

Mimi Pinson peut rester fille,
Si Dieu le veut, c’est dans son droit.
Elle aura toujours son aiguille,
Landerirette !
Au bout du doigt.
Pour entreprendre sa conquête,
Ce n’est pas tout qu’un beau garçon :
Faut être honnête ;
Car il n’est pas loin de sa tête,
Le bonnet de Mimi Pinson.

D’un gros bouquet de fleurs d’orange
Si l’amour veut la couronner,
Elle a quelque chose en échange,
Landerirette !
À lui donner.
Ce n’est pas, on se l’imagine
Un manteau sur un écusson
Fourré d’hermine ;
C’est l’étui d’une perle fine,
La robe de Mimi Pinson.