Page:Musset - Poésies nouvelles (Charpentier 1857).djvu/255

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L’autre, comme une huître qui bâille
Dans l’écaille,
Rêve ou rumine, ou fait des vers
De travers.

Voilà, depuis une semaine
Toute pleine,
L’aimable et gai duo que j’ai
Hébergé.

Que ce soit donc, si l’on m’accuse,
Mon excuse,
Pour n’avoir rien ni répondu
Ni pondu.

Ne me fais pas, je t’en conjure,
Cette injure
De supposer que j’ai faibli
Par oubli.

L’oubli, l’ennui, font, ce me semble,
Route ensemble ;
Traînant, deux à deux, leurs pas lents,
Nonchalants.

Tout se ressent du mal qu’ils causent,
Mais ils n’osent
Approcher de toi seulement
Un moment.

Que ta voix, si jeune et si vieille,
Qui m’éveille,