Page:Musset - Premières Poésies Charpentier 1863.djvu/30

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Camargo.

L’an passé… —Rafael, avouez, avouez
Que vous ne m’aimez plus.

Rafael.

Que vous ne m’aimez plus.— Bon ! comme vous avez
L’esprit fait ! — Pensez-vous, madame, que j’oublie
Vos bontés ?

Camargo.

Vos bontés ?C’est le vrai défaut de l’Italie,
Que ses soleils de juin font l’amour passager.
— Quel était près de vous ce visage étranger,
Dans ce yacht ?

Rafael.

Dans ce yacht ?Dans ce yacht ?

Camargo.

Dans ce yacht ? Dans ce yacht ?Oui.

Rafael.

Dans ce yacht ? Dans ce yacht ? Oui.C’était, je suppose,
Laure. —

Camargo.

Laure. —Non. —

Rafael.

Laure. —Non. —C’était donc la Cydalise, — ou Rose.
Cela vous déplaît-il ?

Camargo.

Cela vous déplaît-il ?Nullement. — La moitié
D’un violent amour, c’est presque une amitié,
N’est-ce pas ?

Rafael.

N’est-ce pas ?Je ne sais. D’où vous vient cette idée ?
Philosopherons-nous ?

Camargo.

Philosopherons-nous ?Je ne suis pas fâchée