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SONNETS


LA PATRIE


Mon pays avant toutl s’écrie un fanatique ;
Avec orgueil pour lui je donnerais mes jours ?
Je veux qu’il soit puissant, indomptable, héroïque ;
Pour ses armes je veux des triomphes toujours.

Un noble citoyen, âme grande et stoïque,
Répond à ce pompeux et séduisant discours :
Si mon pays combat pour une cause inique,
Que son dernier soldat appartienne aux vautours !

Entre les nations, inutiles barrières,
Tombez, écroulez-vous : il n’est point de frontières
Pour les hommes qu’unit l’esprit de vérité.

Consacrant au progrès leur œuvre fraternelle,
Leur unique patrie est la Sparte éternelle
Où règne la justice avec la liberté.



Janvier 1869.