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mauvaise nouvelle ; quand tout-à-coup elle pensa à M. le maréchal Magnan, et me demanda si je croyais que l’on pourrait obtenir près de lui, ce qu’on venait de refuser. Je l’engageai beaucoup à faire cette démarche, et au bout de quelques heures elle arriva triomphante avec une lettre des plus pressantes de M. le maréchal, adressée à S. E. le ministre. Nous attendîmes peu la réponse, qui fut favorable. M. Arnault se transporta immédiatement chez M. le maréchal Magnan, le priant d’achever son ouvrage, en accordant les chœurs de sept régiments, ainsi que deux musiques militaires pour l’exécution de cette œuvre, ce qu’il eut la bonté de ne point refuser. M. le directeur me dit que le lendemain matin, son chef d’orchestre se rendrait chez moi afin de prendre ma partition, pour que les copies fussent promptement faites. En effet, on pressa le plus possible, et bientôt tout fut prêt pour les répétitions. La Triple Alliance est annoncée sur l’affiche pour être jouée prochainement ; précisément le jour où la première répétition devait avoir lieu, une personne vint me prévenir que le nom de Madame Lormeau était sur l’affiche, mais que le mien ne s’y trouvait pas ; j’en fus atterrée, et me proposai d’en témoigner mon méconten-