Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 15.djvu/128

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par le projectile, dans l’intérieur du milieu. Cette théorie dont les résultats embrassent tous les faits d’expérience déjà mentionnés précédemment, est fondée sur des considérations analogues à celles qui ont été mises en avant dans un petit ouvrage de mécanique publié par l’un de nous, en 1829[1], et qui sont en quelque sorte indiquées et justifiées par les phénomènes d’évasement qui accompagnent presque toujours, comme on l’a vu, la pénétration des corps durs dans les milieux compressibles.

Il résulte, en effet, de ces considérations, que, pour tous les cas intermédiaires entré ceux de la solidité et de la fluidité parfaites, la résistance à la pénétration des milieux doit être représentée par la somme de deux termes dont l’un, qui est constant, ne dépend que de la force de cohésion des parties, du frottement et de l’adhérence, et l’autre, qui est variable avec la vitesse du projectile, provient essentiellement de l’inertie des masses à déplacer et demeure proportionnel au produit du carré de cette vitesse par la densité ; cette somme devant, en outre être multipliée, suivant un principe généralement reçu, par la projection, sur un plan perpendiculaire à la direction du mouvement, de la portion de la face antérieure du mobile qui agit immédiatement sur le milieu, afin d’obtenir la résistance totale que ce dernier fait éprouver au boulet. Or, si l’on égale cette expression à la force motrice du projectile prise avec un signe contraire, et qu’on intègre par les méthodes connues, dans l’hypothèse où la forme de ce projectile resterait sensiblement constante à tous les instants, on trouve, en particulier, que le volume

  1. Cours de Mécanique industrielle, 1re partie, page 213, n°231.