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V

25 septembre.

Votre lettre m’a trouvé malade et fort triste, fort occupé des plus ennuyeuses affaires du monde, et je n’ai pas le temps de me soigner. J’ai, je crois, une inflammation de poitrine qui me rend extrêmement maussade. Mais, dans quelques jours, je me propose de me dorloter et de me guérir.

Mon parti est pris. Je ne quitterai pas Paris en octobre, dans l’espérance que vous y reviendrez. Vous me verrez ou vous ne me verrez pas, à votre choix. La faute en sera à vous. Vous me parlez de raisons particulières qui vous empêchent de chercher à vous trouver avec moi. Je respecte les secrets et je ne vous demande pas vos motifs. Seulement, je vous prie de me dire really truly si vous en avez. N’êtes-vous pas plutôt préoccupée d’un enfantillage ? Peut-être vous a-t-on fait, à mon sujet, quelque sermon dont vous êtes encore toute pénétrée. Vous auriez bien tort d’avoir peur