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nir de ce premier travail, ne serait-ce point faire injustement un mystère de précieuses découvertes qui sembleraient devoir rester cachées à qui n’est point initié aux secrets de leur recherche ? Aussi, Messieurs, je crois accomplir une tâche utile en vous présentant, comme en une suite de tableaux qui retracent les scènes diverses d’une même histoire, les destinées si variées de la littérature chez les Orientaux ; je viens de vous avertir des difficultés inséparables d’une semblable étude qui consumera encore plus d’une vie d’homme ; je dois en outre vous rappeler qu’il n’existe point pour le présent d’ouvrage systématique qui embrasse les principales littératures de l’Asie et qu’on n’a fait qu’amasser des matériaux pour une telle entreprise. Ainsi vous ne serez pas surpris des lacunes que plusieurs de ces littératures nous offriront dans le rapprochement des faits et vous comprendrez aisément quelles sont les sources de plus d’un genre d’obscurités dans l’appréciation des choses elles-mêmes. Il m’importe maintenant de vous décrire plus particulièrement la nature du sol que nous avons à parcourir et à explorer : je recherche d’abord à quelle condition il nous sera donné de contempler distinctement toutes les parties du tableau si étendu qui va se dérouler devant nous ; je m’attache à déterminer quelle idée nous allons prendre pour fil conducteur dans un sujet aussi vaste que l’histoire générale des littératures de l’Orient.

Il serait difficile d’appliquer à une telle multitude de peuples et de civilisations une seule et unique mesure, au point de vue de la culture des lettres et des sciences, de les juger par exemple d’après le système politique qu’ils ont particulièrement représenté, et il en serait de même d’une idée littéraire, d’un principe d’esthétique, d’après