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leur caractère d’inspiration divine ne nous imposerait pas un saint respect pour leurs doctrines et n’agrandirait point notre admiration pour la simplicité, la hardiesse et la sublimité de leur style. C’est donc l’histoire de la langue et de la littérature Hébraïques, qui doit nous donner l’initiation à une étude intelligente du monde Oriental, où Terreur vient sans cesse se mêler à la lumière pure de la vérité : les livres de la Bible, portés aussi loin que la prédication de l’Évangile, ont transmis aux nations Chrétiennes de l’Europe et ensuite du Nouveau-Monde non-seulement l’explication, mais encore l’usage de la pensée et de l’expression Orientales ; ils ont rendu familier à l’esprit même du peuple ce qu’elles ont de mystérieux et de vraiment grand ; à cet autre point de vue, l’étude littéraire des Livres saints ne pourrait nous paraître indifférente et rester pour nous complètement étrangère[1]. Après avoir apprécié la valeur esthétique des monumens de l’ancienne Loi, qui contiennent les premières révélations de Dieu aux patriarches et aux prophètes hébreux, nous aurons à jeter un coup d’œil sur deux contrées voisines de la Judée, la Samarie, occupée par un peuple observateur de la loi de Moïse qu’il possédait dans un dialecte particulier, et la Phénicie où une nation de race Chananéenne, puissante par son commerce et ses colonies lointaines, mais enchaînée aux superstitions de l’idolâtrie, a vécu dans un perpétuel antagonisme avec les adorateurs du vrai Dieu ; puis, nous serons témoins, en descendant le cours des siècles, des destinées fatales de cette postérité du peuple élu, qui a conservé dans la Synagogue les traditions religieuses d’Israël, mais bientôt obscurcies et défigurées par les inventions subtiles de ses docteurs. Ce sera le lieu de présenter un tableau historique des grands ouvrages qui font

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