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littéraire à cette branche d’étude en présence des succès déjà obtenus dans la lecture des papyrus Égyptiens et dans l’interprétation des inscriptions de Persépolis ; nous pouvons croire que les formules hiératiques qui recouvrent sans doute les briques et les cylindres de Babylone ne resteront plus longtemps inconnues[1]. Les productions religieuses de la Perse ancienne nous seront représentées par le recueil des livres de Zoroastre, le Zend-Avestâ, transmis dans deux idiomes précieux par leur antiquité, le Zend et le Pehlvi ; ici comme dans les ouvrages Indiens, nous rencontrons des souvenirs de la vie primitive des peuples Ariens dans une patrie commune au centre de l’Asie, la contrée vénérable célébrée sous le nom d’Iran[2]. Mais, tandis que l’adoration du Feu domine dans le Magisme Perean, la mythologie Brahmanique est plutôt fondée sur un puissant syncrétisme de toutes les manifestations de la pensée religieuse, entraînée à l’idolâtrie par les erreurs du naturalisme antique : aussi l’Inde nous présente dans sa littérature le travail prodigieux de l’imagination s’exerçant sur des conceptions souvent bizarres, toujours grandes et originales. Le Sanscrit est l’instrument parfait (comme le dit son nom) de l’esprit Indien dans les monumens immenses que celui-ci n’a pas cessé de produire d’âge en âge ; il est resté la langue sacrée du Brahmanisme quand déjà les autres idiomes de l’Inde commençaient à être l’objet d’une culture littéraire : c’est en Sanscrit que sont rédigées tant d’œuvres poétiques aujourd’hui offertes à nos études, épopées, drames, légendes, poëmes et traités philosophiques[3] ; les autres langues Indiennes, même celles qui ne sont point de souche Sanscrite, n’ont fait le plus souvent que reproduire ce qui avait été composé originairement dans la langue antique et privilégiée des castes su-

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