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s’étendent au nord-ouest de l’Asie comme au nord-est de l’Europe et qui feraient nommées avec justesse Ouraliennes en raison du séjour primitif de la race qui les parle dans les monts Ourals, limite des deux continens.


V. Groupe Tartare ou Tatare.

Le nom de ce groupe de peuples et de langues est une dénomination vague dont les historiens Européens ont étrangement abusé ; il a été appliqué aux races du nord de l’Asie sans distinction ; cependant il ne convient qu’à la seule race des Mongols, ainsi appelés le plus souvent par les écrivains étrangers[1]. Évidemment, le nom de Tartares ne peut être donné que par convention à l’immense groupe de peuples et de langues échelonné dans l’Asie septentrionale des frontières de la Chine aux bords de la mer Caspienne. Peut-être serait-il mieux de l’appeler groupe de la haute Asie (hoch asiatisch), comme l’a proposé un Orientaliste allemand dans un travail grammatical sur cette classe de langues[2]. L’usage a consacré jusqu’ici le mot Tartares, qui n’est pas même d’orthographe Asiatique et qui ne provient en réalité que d’un jeu de mots, mainte fois rapporté : il faudrait s’en tenir au nom indigène, Tatar, Tatares, comme on le trouve dans les sources Chinoises ainsi que dans la plupart des livres Orientaux et des historiens Musulmans.

Nous trouvons dans le groupe des langues Tartares ou Tatares trois familles principales qui sans doute n’ont point de rapport nécessaire et qui sembleraient être trois souches différentes de langues, mais qui d’autre part sont rapprochées par le même lien qui unit dans l’histoire les peuples envahisseurs de la haute Asie[3] :

  1. « Was sind Tataren ? » Klaproth, Asia Polygl., p 202-9.
  2. W. Schott, prof, à l’univ. de Berlin, dans sa dissertation intitulée : Versuch über die Tatarischen Sprachen (Berlin, 1856, 4e — p. 2).
  3. Des études spéciales sur le groupe entier sont déposées dans l’ou-