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culture à l’influence des idiomes de l’Inde et surtout du Pâli ; ce sont les langues : a) Rukheng-Barma dans la plus grande partie de l’empire Birman ; b) Moan ou Péguane dans le royaume de Pégu ; c) Siamoise ou Laos-Siamoise, dans la région des Taï ou Thay, nommée Siam par les Européens, Shan dans une des langues indigènes ; d) Annamite, qui comprend le Tonquinois et le Cochinchinois parmi ses dialectes.

3o La famille Chinoise, qui offre d’abord à nos études la langue de l’Empire du Milieu, le Chinois, admettant la distinction littéraire du Kou-wen ou style antique et du Kouan-hoa, style moderne et officiel, et partagé d’un autre côté en nombreux dialectes différant de province en province : deux branches de cette famille sont le Coréen, répandu aux frontières septentrionales de la Chine, et le Japonais, langue polysyllabique et sonore des habitans de l’archipel du Japon ; elles ont dû, sous le rapport littéraire, emprunter beaucoup au Chinois, des caractères, des mots, des termes scientifiques.


VII. Groupe Malayen.

Nous détachons ce groupe de l’immense domaine des idiomes de l’Océanie, étudiés systématiquement et classés d’après leurs caractères généraux d’affinité par le plus profond des linguistes de notre siècle, G. de Humboldt, dans le monument d’érudition philologique qu’il a laissé presque entièrement achevé[1] : parmi les cinq rameaux qui répondent aux divisions de l’ethnographie fondées sur la variété des races et qui s’étendent de l’archipel Indien à Madagascar et aux îles de la Polynésie Orientale, celui qui nous offre le plus d’intérêt est le rameau Malay ou Malayen, qui est le plus rapproché du continent Asiatique et dont les langues ont possédé les élémens d’une culture plus com-

  1. Ueber die Kawi-sprache auf der Insel Java (publié après la mort de l’auteur par M. Buschmann), Berlin, 1836-39, 3 vol. in-4o.