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marquent des progrès partiels ou simultanés et qui établissent une division naturelle dans ce sujet de recherches longtemps encore inépuisables. Nous pouvons renfermer cette histoire en trois périodes, qui répondent aux grandes phases de la vie intellectuelle des nations modernes et qui sont caractérisées par l’extension des études elles-mêmes ainsi que par l’esprit qui les dirige.

La première n’aura point de limites rigoureusement déterminées ; elle s’étendra des temps du moyen âge que remplit le mouvement des Croisades au premier siècle de la renaissance qui est un siècle de voyages et de découvertes : c’est à partir du XVe siècle que l’imprimerie et le haut enseignement ont favorisé une culture plus générale et surtout plus systématique des langues Orientales.

La deuxième période, qui appartient à l’histoire littéraire des temps modernes, comprendra trois siècles environ, du commencement du XVIe au milieu du XVIIIe ; cet intervalle est marqué par des progrès incessans dans l’étude des langues dites alors Orientales, en même temps que de nouvelles langues et de nouvelles littératures reçoivent droit de cité dans le domaine des langues savantes et des littératures anciennes.

La troisième période, qui commence avec la seconde moitié du dernier siècle se prolonge jusque dans le nôtre ; elle s’achève de nos jours par les travaux combinés des grands peuples de l’Europe. Le XIXe siècle, c’est l’époque où s’accomplit la Renaissance Orientale, comme le XVIe qui a vu s’accomplir la Renaissance Gréco-Romaine : l’une ne détruit pas l’autre ; il y a assez de force dans l’esprit Européen pour recevoir leur double action sans les confondre, assez d’indépendance pour faire tourner à ses desseins leur double influence sans la subir passivement.


Au milieu des siècles du moyen âge qui succèdent à l’époque trop courte de l’unité Carlovingienne, nous voyons les