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de toutes les nations, elle est devenue en Europe le premier centre des études Orientales ; elle leur a offert de bonne heure le secours d’une des imprimeries les plus riches en caractères exotiques et elle a donné le jour à une masse d’ouvrages utiles aux savans et de textes destinés aux diverses nations de l’Asie.

Le XVIIe siècle a perfectionné plusieurs branches de l’érudition Orientale : il lui était réservé de compléter et d’éclaircir l’étude de l’Hébreu par celle des autres langues Sémitiques qui n’avaient été jusque là l’objet que de travaux partiels ; la grammaire de ces langues, dites Orientales par excellence[1], est alors combinée et simplifiée par procédé de comparaison ; leur lexique, expliqué et augmenté par la même voie, réunit bientôt à l’Hébreu et au Chaldéen le Syriaque, l’Arabe, l’Éthiopien. Quelques savans essaient de réaliser dans des ouvrages systématiques ce qu’ils peuvent appeler sans présomption l’harmonie des langues Orientales : Louis de Dieu, Hottinger, Sennert, pour la grammaire ; Castell, Schindler, Nicolaï, pour la lexicographie. La critique philologique ne manque pas non plus aux premiers éditeurs des textes Orientaux dont le choix est encore très limité : l’étude de quelques langues dans les sources originales est le partage d’hommes infatigables qui ne balancent pas d’y vouer leur vie ; aussi leurs noms restent attachés à des études particulières, comme les noms du P. Kircher et de F. Ludolf à l’étude du Copte et de l’Éthiopien, de J. Morin et de Chr. Cellarius à celle du Samaritain. Une connaissance plus complète de l’Arabe, qui embrasse désormais la lecture de ses monumens littéraires,

    Congrégation de la Propagande, dont le Collège, destiné aux élèves-missionnaires de toutes les parties du monde, fut institué en 1627 par Urbain VIII : elle est encore aujourd’hui une vivante image de l’union religieuse des nations, consacrée par la plus haute expression de l’autorité spirituelle.

  1. Voir plus haut, p. 28-29.