Page:Nève - Introduction à l’histoire générale des littératures orientales.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 84 —

surtout de sa région centrale[1]. En vous citant les œuvres qui représentent la science la plus avancée, je vous indique quelle large place a été faite à la connaissance de cette partie du monde dans les travaux les plus considérables des modernes. Une activité non moins grande et non moins heureuse a été déployée dans la culture des branches plus spéciales de l’érudition Asiatique, et l’on pourrait, en raison de sa portée générale, nommer philosophique l’intérêt qui a guidé toutes les classes des Orientalistes dans leurs études diverses embrassant le plus souvent des objets nouveaux : c’est cet intérêt qui les a entraînés vers les littératures inconnues de l’Orient, qui les a conduits à l’analyse et à la comparaison des langues, qui les a soutenus au milieu des difficultés des recherches les plus minutieuses, et qui les a éclairés dans la critique des sources. Je vous ai déjà entretenus de l’étude philosophique de l’Orient ; j’ai signalé aussi les procédés ingénieux et sûrs de la linguistique comparative ; je devrais redire ici avec quelle sagacité quelques esprits ont interrogé les plus anciens systèmes d’écriture pour y découvrir la langue et la pensée des peuples, s’il suffisait de quelques définitions pour caractériser les progrès de la grammaire philosophique du Chinois, la lecture d’une partie des inscriptions cunéiformes et surtout le déchiffrement des hiéroglyphes de l’Égypte. Mettant au nombre des expressions multiples de la pensée Orientale l’antique écriture de la monarchie des Pharaons, je prends pour exemple des plus heureuses découvertes de l’époque l’œuvre de Champollion le Jeune, la recomposition du système hiéroglyphique qui avait caché aux regards de tant de siècles la vie religieuse et politique d’une grande nation ;

  1. La publication la plus récente du voyageur naturaliste, qui a pour titre : Asie centrale (Paris, 1843, 2 in-8o), résume ses vues et embrasse ses recherches sur les chaînes de montagnes et la climatologie comparée ; on y joindra naturellement l’exposition scientifique de ses voyages en Amérique et en Asie, mise au jour par J. Löwenberg (Berlin, 1842-43, 2B. in-8o).