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D’UNE PARISIENNE

banlieue, avec sa traditionnelle toiture en forme de chalet et sa façade où la brique rouge pique une note champêtre. Un jardin l’entoure, une grille peinte en gris l’enclôt. Mais les ramures des arbres rabougris qui dressent leurs têtes au-dessus du mur m’apparaissent sinistres, dans la brume de cette matinée sombre, froide, pluvieuse ; au demeurant, une atmosphère de tristesse semble peser sur ce logis. Il y a trop de calme dans ce coin, et cette demeure semble inhabitée.

Tout en face, dans la rue, une lourde charrette de foin est arrêtée, deux hommes s’occupent à la décharger, mais ils interrompent leur travail pour me regarder curieusement, comme s’il était rare de voir heurter à la porte de cette maison.

J’agite la cloche, qui retentit en un carillon gai.

Presque aussitôt des aboiements se font entendre furieux ; il y a bonne garde chez M. Deibler.

Quelques minutes s’écoulent, tout reste im-