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NOTES ET IMPRESSIONS

lippe. Et quand on veut connaître les premières années du deuxième Empire est-ce qu’il ne faut pas lire les Mémoires prohibés mais si captivants du comte Horace de Viel-Castel, qui a fait du reportage en pleine cour des Tuileries, soulevant les rideaux des alcôves et les tentures des boudoirs, mais laissant des eaux-fortes de ce monde brillant où le lieutenant de Galliffet conduisait le cotillon au sortir d’un sermon du père Ventura ?

Enfin, plus près de nous, est-ce que Goncourt, dans son Journal, dont chaque feuillet est une page de littérature satirique, a fait autre chose que du reportage ? Je ne parle que des morts, les vivants sont trop nombreux, depuis ceux qui siègent à l’Académie jusqu’à notre vaillante Séverine, dont les reportages des grandes grèves sont des pages où palpitent les passions et où les humbles hurlent leurs souffrances.

Voilà pour le passé.

Hier, les lettrés seuls allaient chercher ces reportages dans les livres où ils s’étaient réfugiés ; aujourd’hui, avec la diffusion de la presse à un