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D’UNE PARISIENNE

Certes, voilà un petit événement parisien et peu banal, ma foi.

La causerie était annoncée pour trois heures, et nombreux s’alignaient, devant les portes peintes en clair de l’ancien théâtre d’application, les équipages qui amenaient d’élégantes désœuvrées, venues un peu par curiosité, beaucoup par snobisme.

En robes charmantes, chapeautées de nuances pâles, les femmes se pressaient aux fauteuils d’orchestre, attendant avec impatience la levée du rideau, pour voir « l’anarchiste, la pétroleuse », celle dont les revendications violentes contre les jouisseurs et les mauvais riches les avaient plus d’une fois secouées, dans leur farniente insouciant.

Le sujet de la conférence était un sujet de paix, puisqu’il s’agissait de supprimer les guerres possibles, dans une entente fraternelle, dans l’union des peuples se donnant la main pour ne former qu’une seule nation, une humanité immense, grandie par un idéal commun de toutes les choses belles et bonnes, par une union de