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D’UNE PARISIENNE

par la conférencière, applaudissent à crève-gants. Près de moi, un monsieur correct, dans une redingote dernier genre, s’oublie, dans son enthousiasme, à crier : « Bravo, Louise ! »

Le rideau tombe. Dans la loge où Louise Michel s’est assise pour se reposer de la fatigue de sa causerie, c’est une procession.

Quelques amis se pressent pour serrer la main de la voyageuse, qui a quitté Londres tout exprès pour venir parler à la Bodinière, de cette grande utopie qui lui tient au cœur : la paix universelle.

Les dernières félicitations faites et reçues, je puis enfin m’approcher de Louise Michel et parler librement avec elle. Très accueillante, elle se met à ma disposition.

— Voyons, que voulez-vous que je vous dise ?

Naturellement, je songe à l’interroger sur l’état d’âme des Anglais après les victoires des Boers.

— Que pense-t-on à Londres de la guerre du Transvaal, des défaites essuyées par les colonnes