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D’UNE PARISIENNE

une arrière-boutique grande comme un mouchoir de poche. Une table ronde, un buffet de chêne, un petit canapé composent tout l’ameublement, avec un miroir ancien et un vieux christ de bois noir entre les bras duquel s’effrite, jaunie, la branche de buis des dernières pâques-fleuries. J’oubliais trois photographies de Musset, adolescent, homme et vieillard. Le bahut s’encombre de livres : le Génie du Christianisme, Rolla, Notre-Dame de Paris, les Châtiments, la Confession d’un enfant du siècle, des romans contemporains et fatigués, souvent lus, un exemplaire des Caractères de La Bruyère avec cette dédicace :

« En donnant ce beau livre à mon amie Berthe, je lui fais le meilleur compliment qu’elle recevra jamais.

« P. Puvis. »

Mme Audran n’a fréquenté que l’école communale, mais elle m’avoue qu’elle aimait passionnément la lecture.

— Mon ami fut même très étonné, m’ex-