Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
6
NOTES ET IMPRESSIONS

et de leurs enfants sont ici, et plus d’un viendra les prendre à la sortie de la messe, regrettant peut-être le temps où il croyait et où il participait à nos cérémonies.

Après avoir jeté un coup d’œil sur la vieille église Saint-Bernard, aux murs mangés de lèpre, le long desquels s’alignent de pauvres confessionnaux tout droits et tout simples comme ceux qui viennent s’y agenouiller, je reprends ma promenade à travers ces quartiers sombres où plane une morne tristesse.

Me voici à Saint-Georges, dans la rue de Bolivar. Ce qui me frappe encore, c’est de trouver l’église archipleine et le recueillement parfait. Les hommes sont presque aussi nombreux que les femmes. Les ouvriers dominent, et en même temps que moi entrent quelques garçons bouchers qui ont fini leur travail à la Villette.

Peu ou point de chapeaux : les hommes ont des casquettes et les femmes cachent les mèches folles de leurs cheveux sous des fanchons de laine. Près d’une crèche où un Jésus de cire dort entre un troupeau de moutons et