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D’UNE PARISIENNE

— Et vous avez refusé ?

— Non. Je ne me croyais pas ce droit, mais j’ai cherché à gagner du temps. « Soit, ai-je répondu, mais, avant de tenter l’épreuve du Conservatoire, je veux que tu passes ton brevet élémentaire. » Elle en a pour deux ans, me disais-je, et, d’ici-là, qui sait si cette fameuse vocation, ne sera pas envolée ? Ah ! j’avais compté sans ma fille. Elle s’est mise au travail avec acharnement, et, ayant appris qu’on pouvait obtenir une dispense d’âge, bravement elle est allée se faire inscrire, devançant de treize mois le terme réglementaire. Non seulement elle a été reçue, mais encore elle a brillamment subi cet examen.

— Vous étiez vaincue.

— Hélas ! Je mis cependant encore une condition, c’est qu’elle n’auditionnerait qu’une fois. À la première épreuve, elle ne réussit pas, mais à la seconde, dans une scène du Passant, elle obtint tous les suffrages, fut admise à l’unanimité et devint l’élève de M. Féraudy.

« Certes, j’étais loin d’espérer que, moins