Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
275
D’UNE PARISIENNE

bandeaux blancs, sa grâce un peu surannée, tout son ensemble délicat qui évoque la vision de ces frais pastels de marquises à paniers.

Mme Noggerath, qui connaissait mon désir de voir et ma conscience loyale dégagée des vieux préjugés, m’avait adressé ce petit billet : « J’ai ce soir un médium écrivain, venez à neuf heures. »

À l’heure fixée je pénétrais dans le petit appartement de la rue Milton que connaissent bien les fervents du spiritisme ; il y avait déjà l’astronome Flammarion, Mme Flammarion, le poète Chaignaux, le peintre Brown, Hugo d’Alési, le Dr Chalgrain et quelques autres encore dont les noms me sont moins familiers.

On nous présente le médium. C’est une jeune fille d’une vingtaine d’années, aux yeux très noirs, d’une fixité un peu étrange et dont la conversation ne dénote pas une bien grande culture intellectuelle. Je l’interroge.

— Que ressentez-vous lorsque vous écrivez sous la dictée des esprits, pour employer une figure qui résume bien ma pensée ?

— Tout d’abord comme un petit choc, là