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D’UNE PARISIENNE

Les marins, en tenue, forment des chaînes humaines sur les bastingages ; leurs vivats joyeux nous parviennent dominant le vent.

Voici, dans l’ordre où nous les voyons, le Bouvines, le Tréhouart, le Valmy, le Jemmapes, le Bruix, le d’Assas, le Galilée, le Surcouf, le Dupuy-de-Lôme, le Jauréguiberry, le Charles-Martel, le Courbet, le Formidable et le Masséna.

Le quai de Dunkerque, pavoisé de milliers de banderoles qui clapotent, est noir de têtes qui ondulent lentement.

Une foule énorme de curieux stationne pour attendre la venue du tzar et de M. Loubet, qui ne débarqueront que beaucoup plus tard à cause de la marée.

Notre martyre prend fin.

Nous mettons le pied sur la terre ferme, c’est un soulagement pour nous tous.

Dunkerque présente un coup d’œil très pittoresque, avec ses rues décorées de ballons multicolores, d’arceaux de verdure et d’un nombre incalculable d’oriflammes et de drapeaux.

La population endimanchée est joyeuse, des