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D’UNE PARISIENNE

centaines et des centaines de « diables », j’en ai tout juste écoulé l’an passé quelques douzaines. C’est lamentable.

Lui aussi a son projet, une vraie surprise dont les enfants raffoleront.

Les grincheux et les pessimistes, il y en a partout, secouent la tête, esquissent une moue dédaigneuse :

— Un concours ! la jolie blague ! Ce sera une exposition de plus pour amuser les Parisiens, mais ce n’est point cela qui fera vendre nos marchandises.

Et comme je proteste :

— Le jouet français est à l’agonie, aujourd’hui on voudrait tout pour rien. Puis, que dire au public lorsqu’il préfère un polichinelle de dix sous à un de trente ? Le premier est mal fait, laid, sans aucune grâce. Qu’importe !

« L’enfant à qui vous le donnerez ne cherchera pas si son jouet est artistique, il ne remarquera que le volume du pantin et son bariolage plus ou moins barbare.

« C’est fausser la vue des enfants de bonne