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D’UNE PARISIENNE

estompé d’un « frottis » vert. Mme Michelet, les yeux un peu perdus sur le jardin où les bustes de marbre de tant de célébrités, dont quelques-unes de modeste envergure, trouent de leur blancheur les ramures, s’anime tout à coup :

— Non, non, pour moi, ce que je réclame, c’est l’oubli, mais pour lui, le penseur, l’éducateur, la France ne lui sera jamais trop reconnaissante. Les années s’écouleront, les œuvres de Michelet, où l’on sent passer tout vibrant le souffle de la grande Révolution française, demeureront, pour instruire les générations nouvelles. Aussi je comprendrais le monument qu’on doit lui élever, comme le groupement de toutes ses œuvres personnifiées, et lui, au faîte, placé bien haut…

Voilà, tout entière dans ces derniers mots, Mme Michelet, qui incarne le dévoûment de la femme à la mémoire de celui qu’elle a aimé, admiré, soutenu, et dont elle fait encore revivre l’esprit et la pensée, échos d’une grande voix qui résonne à travers les fracas du siècle.