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NOTES ET IMPRESSIONS

vivre, qui se traduit par le mouvement des ouvriers qui dévalent des rues populeuses pour se rendre au travail, par le va-et-vient des marchands qui reviennent des Halles chargés de provisions, par la fébrilité qui s’empare de la grande Cité, par les cris des camelots hurlant déjà les noms des feuilles du matin.

Tout endolorie par les souvenirs de cette nuit d’angoisse, ma pensée s’en va soudain vers les enfants du supplicié, pauvres innocents qui peut-être en cet instant frottent leurs paupières avec un geste joli et appellent dans leur demi-sommeil « papa », ce papa qu’on leur a pris et dont je viens, dans un horrible cauchemar, d’entendre rouler la tête avec un bruit sourd.

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