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NOTES ET IMPRESSIONS

Des voitures, à tout instant, s’arrêtent, amenant des amis, des fidèles de la mauvaise heure, qui fendent la foule pour parvenir jusqu’au timbre d’appel. On entend résonner la sonnerie, et la lourde porte s’ébranle, provoquant les lazzis des gavroches en rupture d’atelier qui lancent des réflexions amusantes.

— Ah ! dit un ouvrier zingueur, ce n’était pas la peine que le Loison s’escrime à inventorier tout le mobilier, le grand vestibule suffisait bien avec tout ce qu’il y a dedans.

— Tu connais donc la cambuse ? interroge un pâle gamin.

— Pour sûr, et c’est chic, que je ne te dis que ça ; c’étaient des gens rudement rupins.

Les flâneurs prêtent l’oreille et s’applaudissent d’être restés pour voir toutes ces belles choses.

— Au moins, murmure une brave femme, on pourra dire qu’on est venu chez M. Zola !

C’est bien là le sentiment qui, en dépit de l’heure qui s’avance, fige à la même place ces deux ou trois cents spectateurs.