Page:NRF 11.djvu/1034

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

I02 8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

��8. Il est musicien de lettres, à sa manière, qui est celle d'un géomètre, comme Flaubert cherche sa musique à la façon d'un peintre et d'un orfèvre. Stendhal disait : " Souvent, je réfléchis un quart d'heure pour placer un adjectif avant ou après son substantif/ "

Quelle langue pourtant, quelles ressources pour le génie, et quelle étendue, celle où en moins de cinquante ans on a pu lire, usant enfin des mêmes mots, Stendhal, les Mémoires d'Outre Tombe, Flaubert et Verlaine.

On sourit du mépris rieur que l'on voit à Stendhal pour Chateaubriand, se moquant du style moderne. Dans son antipathie, Stendhal quelque part semble avoir prévu Verlaine. ^ Il n'est rien de si contraire à Verlaine que Stendhal. Lequel est le plus d'ici ? Et Stendhal croit aimer la musique ! Mais quoi, la France qui a tant méconnu Stendhal, ne sait pas encore le prix de Verlaine. Or, depuis Dante, c'est le plus poète des poètes, le plus vrai, le plus pur, étant toujours en Dieu, et le plus musicien.

��9. " Mes amis, — ils auraient fait sans doute

^ Lettre à Balzac, du 30 octobre 1840.

' " // neige dam mon cœur" dit-il en se moquant. Mémoires d'un Touriste, IL 181.

�� �