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Page:NRF 11.djvu/106

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��IC» LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Vinrent un à un ; les plus grands d* abord. Je fus longtemps seul avec chacun d^eux A le regarder et a lui parler^ A chercher sa voix, à chercher ses yeux, A le retrouver en moi tout entier.

��Ils vinrent tous là jusqu'aux petits enfants

Dont les yeux tout neufs avaient reçu le monde

Et qu^ aujourd'hui, avide, j^ interroge ;

Pas encore un oubli, pas encore un absent.

Ils vinrent trh nombreux, croyais-je, à ces vingt ans.

Vingt ans si peu nombreux encore.

��Hélas! chacun d^eux rapportait sa peine Dont je repleurais avec lui ; Et rapportait, comme une rose, l'heure heureuse Qui me faisait pleurer aussi.

��Et cest mi-pleurant que je leur ai crié Comme en me donnant mission à moi-même : O soyez-moi tous gardés à jamais ! Si loin qu'il faille aller, je vous emmène !

��Je ne veux pas laisser même le plus dormant Comme un mort, dans la nuit, en arrière ; Qu'il n'y ait pas de morts, ô mémoire. S'il reste un survivant !

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