CHRONIQUE DE CAERDAL I33
Comme il meurt à trente ans, Hamlet annonce le silence. Prospéro s*y range et s*y réfugie. Plein de poèmes sublimes, il les garde pour lui seul : il choisit le thème de la mort, et consacre ses chants à l'adieu. Il prive les hommes de sa musique, pour les épargner peut être plus que pour leur nuire. Il se réserve la suprême harmonie du sou- rire et du pardon.
Non, la vie ne fait pas banqueroute à la grande âme. Ce n*est que la faillite du bonheur. Mais toutes les offenses du destin et la mort même, rien ne peut diminuer d'un atome l'ardeur de notre peine, et la beauté de notre douleur.
ÊTRE NOBLE
Les vertus de la plus haute noblesse lui sont naturelles. Quel homme a plus d'esprit ? Prospéro désespéré, Ariel nocturne, il est léger comme un rayon et sublime avec grâce.
Il ne peut souffrir la bassesse. De là qu'il est si peu propre à la vie de famille. C'est l'abaisse- ment de sa mère qui l'anime à jamais contre elle.
La finesse délicate, la courtoisie, l'élégance de la parole, rien ne manque à ce prince. Il est d'une patience et d'une mesure, que l'outrage même ne lasse pas du premier coup. A Laôrtes brutal
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