LES CAVES DU VATICAN 227
lorgner si peu que ce soit dans ma vie, reprit Lafcadio sans se retourner. Puis revenant à Julius qui ne voyait déjà plus en lui qu'un gamin : — Mais aujourd'hui c'est jour férié ; je m'en vais me donner vacances, pour une unique fois dans ma vie. Posez vos questions, je m'engage à répondre à toutes... Ah ! que je vous dise d'abord que j'ai flanqué à la porte la fille qui hier vous l'avait ouverte. Par convenance Julius prit un air consterné.
— A cause de moi ! Croyez que...
— Bah ! depuis quelque temps je cherchais comment m'en défaire.
— Vous... viviez avec elle ? demanda gauchement Julius.
— Oui ; par hygiène... Mais le moins possible ; et en souvenir d'un ami qui avait été son amant.
— Monsieur Protos, peut-être ? hasarda Julius, bien décidé à ravaler ses indignations, ses dégoûts, ses réproba- tions et à ne laisser paraître de son étonnement, ce premier jour, que ce qu'il en faudrait pour animer un peu ses répliques.
— Oui, Protos, répondit Lafcadio tout riant. Vous voudriez savoir qui est Protos ?
— De connaître un peu vos amis m'apprendrait peut- être à vous connaître.
— C'était un Italien, du nom de... ma foi, je ne sais plus, et peu importe ! Ses camarades, ses maîtres même ne l'appelèrent plus que par ce surnom, à partir du jour où il décrocha brusquement la première place de thème grec.
— Je ne me souviens pas d'avoir jamais été premier moi-même, dit Julius pour aider à la confidence ; mais
�� �