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Page:NRF 11.djvu/281

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LES CAVES DU VATICAN 275

que je suis ingambe à présent, d*aller au marché ou de faire le ménage à ta place.

— Ce n'est point là affaire aux pantalons. Contente- toi d'écrire tes homélies, et tâche seulement à te les faire payer un peu plus. Puis sur un ton toujours plus irrité, (elle naguère si souriante !) : — Si ce n'est pas une honte ! quand on songe à ce qu'il gagnait à la Dépêche avec ses articles impies ! Et ces quelques rotins que lui verse aujourd'hui le Pèlerin pour ses prônes, il trouve encore moyen d'en laisser les trois quarts aux pauvres.

— Alors c'est un saint tout à fait !.. s'écriait Julius consterné.

— Ah ! ce qu'il m'agace avec sa sainteté !... Tenez : savez-vous ce que c'est que ça ? — et elle allait dans un coin sombre de la pièce, quérir une cage à poulets : — Ce sont deux rats, auxquels Monsieur le Savant a crevé les yeux, dans le temps.

— Hélas ! Véronique, pourquoi revenez-vous là-des- sus ? Vous les nourrissiez bien, du temps que j'expérimen- tais sur eux ; et je vous le reprochais alors. . . Oui, Julius, du temps de mes forfaits, j'avais, par vaine curiosité scientifique, aveuglé ces pauvres animaux ; j'en ai charge à présent ; ce n'est que naturel.

— Je voudrais bien que l'Eglise trouvât également naturel de faire pour vous ce que vous faites pour ces rats, après vous avoir aveuglé tout de même.

— Aveuglé, dites-vous ! Est-ce vous qui parlez ainsi ? Illuminé, mon frère ; illuminé.

— Je parle matériellement. L'état dans lequel on vous abandonne est pour moi chose inadmissible. L'Eglise a pris des engagements envers vous 5 il est de nécessité

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