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Page:NRF 11.djvu/298

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292 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

L'accent étrange de ses soupirs cependant avait réveillé Carola. A présent, à genoux au pied du lit, il martelait à petits coups de poings sa débile poitrine, et Carola stupéfaite l'entendait claquer des dents et, parmi ses sanglots, répéter :

— Sauve qui peut ! L'Eglise croule... A la fin n'y tenant plus :

— Mais qu'est-ce qui te prend, mon pauvre vieux ? Tu deviens fou ?

Il se tourna vers elle :

— Je vous en prie. Madame Carola, laissez-moi... Il faut absolument que je reste seul. Je vous reverrai demain matin.

Puis, comme, somme toute, il n'en voulait qu'à lui, il l'embrassa doucement sur l'épaule :

— Ah ! ce que nous avons fait là, vous ne savez pas combien c'est grave. Non, non ! Vous ne savez pas. Vous ne pourrez jamais savoir.

��III

��Sous le nom pompeux de Croisade pour la délivrance du^ Pape^ l'entreprise d'escroquerie étendait sur plus d'ui département français ses ramifications ténébreuses ; Protos le faux chanoine de Virmontal, n'en était pas le sei agent, non plus que la comtesse de Saint-Prix n'en étaij la seule victime. Et toutes les victimes ne présentaienj pas une égale complaisance, si bien encore tous les ageni eussent fait preuve d'une égale dextérité. Même Protos l'ancien ami de Lafcadio, après opération, devait garderl à carreau ; il vivait dans une continuelle appréhensionj

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