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35^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

peu des rapprochements ; des coïncidences mûrissent ; chaque élément du spectacle conquiert pour ainsi dire tout seul son équivalent plastique ; il l'appelle, il le mérite, il le détache et le recueille. Le peintre intervient de temps en temps pour fixer d'une touche ce qui est parvenu à son terme. Sa seule initiative, c'est la légère et toute-puissante pesée de son esprit, sur les deux règnes qu'il faut amener en regard, c'est cette mystérieuse et active patience qui gouverne leur combinaison. Je parlais jadis de l'impression de durée que donnent les toiles de Cézanne. C'est en effet que chacune implique tout ua passé, — et qui la pousse vers l'avenir. La longueur de sa forma- tion se prolonge en elle au delà de son achèvement et tend à la perpétuer. On dirait qu'elle a pris l'habitude du temps.

J. R.

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