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��AUTOUR DE PARSIFAL 433

des Paul Claudel ; mais ici, je m'arrête, car je pense au pâle jeune homme chargé de chaînes, qui s'assied sur son tabouret de chêne, dans sa mansarde éclairée par le nord ; celui-là, pourtant, a déposé à côté de lui un livre de Claudel. S'il regarde son mur, c'est pour y voir une photographie de Druet d'après une allégorie de^Maurice Denis, — et lui, ce bon jeune homme austé^ s'ils se soumet au musicien de Parsifal — tout de même trop incontestable — il supplie : " Non, non, pas le poème !... " Le parfum des filles fleurs n'envahira pas sa cellule. Il attend, de l'Allemagne, la Délivrance, son Lohengrin tout casqué, mais sans le cygne, supplie-t-il, de grâce, sans le cygne ! Il préférerait Mahler. Celui-là, par sa pesanteur, nous entraîne au fond de l'eau.

Confusion, incertitude, vague de la pensée, orgueil et naïveté, voilà ce qu'un homme de ma génération constate, sans plus de tristesse qu'il n'en faut, s'il tâte le pouls de ses cadets. Sans tristesse, parce que l'annuel Charfreitags Zaûber est proche ; la sève sourd déjà et dans la vaste plaine qu'arrose la Seine, une activité passionnée nous est un gage d'un autre été, de nouvelles moissons.

��Si l'enquête à laquelle je me suis livré pour la Nouvelle Revue Française ne nous indique pas une orientation bien nette des musiciens français, si la banalité de mon butin m'a un peu déconvenu, cette enquête m'a tout de même permis de rapprocher mes expériences, dans le domaine musical, de celles, quotidiennes, que je fais dans le mien, celui de la peinture.

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