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Page:NRF 11.djvu/451

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LES CAVES DU VATICAN 445

dégoût, arracha le taffetas gluant et, pressant entre deux doigts son bouton, le fit saigner le plus possible. Puis, avec son mouchoir imbibé de salive, de sa propre salive cette fois, frotta. Puis regardant sa montre il s*afFola, remonta la rue au pas de course et arriva devant la porte du cardinal, suant, soufflant, saignant, congestionné, avec un quart d'heure de retard.

��VI

��Protos le reçut un doigt sur les lèvres :

— Nous ne sommes pas seuls, dit-il rapidement. Tant que les serviteurs seront là, rien qui puisse donner Téveil ; ils parlent tous français ; pas un mot, pas un geste qui puisse rien trahir ; n'allez pas lui bailler du cardinal, au moins : c'est Ciro Bardolotti, le chapelain, qui vous reçoit. Moi, je ne suis pas " l'abbé Cave " ; je suis " Cave " tout court. C'est compris ? — Et brusquement changeant de ton, à voix très forte et lui claquant l'épaule: — C'est lui, parbleu! C'est Amédée ! Eh bien ! mon colon, on peut dire que tu y as mis du temps, à ta barbe ! Encore quelques minutes, et, per Baccho, nous nous mettions à table sans toi. Le dindon qui tourne à la broche déjà roussit comme un soleil couchant. — Puis tout bas : — Ah ! cher Monsieur, qu'il m'est donc pénible de feindre ! J'ai le cœur torturé... Puis avec éclat : — Que vois-je ? on t'a coupé ! Tu saignes ! Dorino ! cours à la grange ; rapporte une toile d'araignée : c'est souverain pour les blessures...

Ainsi boufFonnant, il poussait Fleurissoire au travers

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