Page:NRF 11.djvu/455

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tES CAVES DU VATICAN 449

VOUS récompensera de m'aider à vider cette coupe ; — et, par symbole, il achevait d'un coup son verre à demi- plein, tandis que sur ses traits le dégoût le plus douloureux se peignait.

— Quoi ! s'écriait Fleurissoire penché, se peut-il que même dans cette retraite et sous ce vêtement d'emprunt votre excellence doive...

— Mon fils, appelez-moi Monsieur, simplement.

— Excusez : entre nous. . .

— Je tremble même seul.

— Ne pouvez-vous choisir vos serviteurs ?

— On les choisit pour moi ; et ces deux que vous avez vus...

— Ah ! si je lui disais, interrompit Frotos, où ils vont de ce pas rapporter nos moindres paroles !

— Se peut-il qu'à l'archevêché...

— Chut ! pas de ces grands mots ! Vous nous feriez pendre. N'oubliez pas que c'est au chapelain Ciro Bardolotti que vous parlez.

— Je suis à leur merci, gémissait Ciro.

Et Protos, se penchant en avant sur la table où croisaient ses coudes, tourné de trois quarts vers Ciro :

— Si pourtant je lui disais qu'on ne vous laisse seul pas une heure de jour ou de nuit !

— Oui, quelque déguisement que je revête, reprenait le faux cardinal, je ne suis jamais sûr de n'avoir pas quelque police secrète à mes trousses.

— Quoi ! l'on sait qui vous êtes, ici ?

— Vous ne l'entendez point, dit Protos. Entre le cardinal San-Felice et le modeste Bardolotti, vous restez, je le dis devant Dieu, un des seuls qui puissiez vous vanter

6

�� �