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Page:NRF 11.djvu/607

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Une fois qu’il a pris l'odeur de la terre, plus forte que celle d’un lion ou de troupeaux fumants,

Alors que c’est le matin, et que tout est libre encore, et qu’il n’y a pas une Face-pâle à voir, et que le monde est à nous !

Sus, durs paysans ! que d’autres de vos frères partent à la recherche des métaux sous la terre ! mais nous, c’est de son sang vivant que nous voulons tâter !

A nous de reconnaître la longue et brûlante colline sous les prunelliers pour y mettre la vigne comme un fausset tortueux et le pépin de feu entre les durs silex !

Ce soir nous serons partis, mes compagnons !

LES SATYRES

(Chœur polyphonique.)

Méééé ! Méééé ! Méééé !

BRINDOSIER

Méé ! Méé ! Oui, vous pouvez bêler ! bêtes à laine ! bêtes à chagrin ! demi-bêtes et demi-dieux ! Notre salut est proche !

Nous pillerons la grappe encore ! Frais vallon, nous couperons d’un jus rouge encore l’eau rapide et glacée de ton artère !

Et je déterrerai pour vous ce pot que j’ai enfoui jadis entre les pieds du dieu Chronos, empli d’un dur nectar qui est aussi brun que la giroflée !