Page:NRF 11.djvu/636

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

630 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Mais tout d'abord...

Elle tire un peigne de sa ceinture et lui peigne les boucles.

Laissez-moi vous passer le peigne un peu, car vous êtes à faire peur avec cette barbe emmêlée et sablonneuse !

Oh, vieux naufrageur !

Dites, il n'y a pas moyen de vous tenir à la maison quand la mer est en folie,

Et qu'elle danse empanachée dans le vent Thrace avec toutes ses lanternes allumées !

(Ah, cela fait du bien après ces souffles étouf- fants du khamsin et l'on respire à pleins pou- mons !)

11 faut que ce soit vous, n'est-ce pas, que les pauvres diables qui vont au fond

Voient le dernier à la crête d'une vague, vieux baigneur !

Dansant au milieu des épaves et des corposants, aussi insubmersible qu'une bouteille !

PROTÉE

Coupe-moi les cheveux.

BRINDOSIER

Mais il n'y a pas de cheveux ! à peine cinq ou six filaments impalpables ! Ce sont des ciseaux de brodeuse qu'il me faudrait !

�� �