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Page:NRF 11.djvu/658

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652 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Sans lire plus avant, Lafcadio courut au Grand Hôtel.

Il mit dans une enveloppe sa carte où ces mots inscrits sous son nom :

Lafcadio Wluiki vient voir si le Comte yulius de Baraglioul rCa pas besoin d*un secrétaire.

Puis fit passer.

Un laquais enfin vint le prendre dans le hall où il patientait, le guida le long des couloirs, l'introduisit.

Au premier coup d*ceil Lafcadio distingua, jeté dans un coin de la chambre, le Carrière délia Sera. Sur la table, au milieu de la pièce, un grand flacon d'eau de Cologne débouché répandait sa forte senteur. Julius ouvrit les bras.

— Lafcadio ! Mon ami... que je suis donc heureux de vous voir !

Ses cheveux soulevés flottaient et s'agitaient sur ses tempes ; il semblait dilaté ; il tenait un mouchoir à pois noirs à la main et s'éventait avec. — Vous êtes bien une des personnes que j'attendais le moins ; mais celle au monde avec qui je souhaitais le plus pouvoir causer ce soir... C'est Madame Carola qui vous a dit que j'étais ici ?

— Quelle bizarre question !

— Ma foi comme je viens de la rencontrer... Du reste je ne suis pas sûr qu'elle m'ait vue.

— Carola ! Elle est à Rome ?

— Ne le saviez-vous pas ?

— J'arrive de Sicile à l'instant et vous êtes la première personne que je vois ici. Je ne tiens pas à revoir l'autre.

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