Page:NRF 11.djvu/685

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LES CAVES DU VATICAN 679

cet homme n'était pas feinte, et, presque, il reconnaissait ce regard. A la fin, plus gêné qu'il n'eût voulu en convenir, il se leva et, brusquement :

— Allons ! Prenez mon bras. Monsieur Defouqueblize, dit-il. Levez-vous ! Assez bavardé.

Defouqueblize, fort incommodément, quitta sa chaise. Tous deux s'acheminèrent, en titubant dans le couloir, vers le compartiment où la serviette du professeur était restée. Defouqueblize entra le premier ; Lafcadio l'in- stalla, prit congé. Il avait déjà tourné le dos pour repartir lorsque sur son épaule s'abattit une poigne puissante. Il fit volte-face aussitôt. Defouqueblize d'un bond s'était dressé... mais était-ce encore Defouqueblize — qui, d'une voix à la fois moqueuse, autoritaire et jubilante, s'écriait :

— Faudrait voir à ne pas abandonner si vite un ami. Monsieur Lafcadio Lonnesaitpluski !... Alors quoi ! c'est donc vrai ! on avait voulu s'évader ?

Du funambulesque professeur éméché de tout à l'heure plus rien ne subsistait dans le grand gaillard vert et dru, en qui Lafcadio n'hésitait plus à reconnaître Protos. Un Protos grandi, élargi, magnifié et qui s'annonçait redoutable.

— Ah ! c'est vous, Protos, dit-il simplement. J'aime mieux cela. Je n'en finissais pas de vous reconnaître.

Car, pour terrible qu'elle fût, Lafcadio préférait une réalité au saugrenu cauchemar dans lequel il se débattait depuis une heure.

— J'étais pas mal grimé, hein ?... Pour vous, je m'étais mis en frais... Mais, tout de même, c'est vous qui devriez porter des lunettes, mon garçon; ça vous jouera de

�� �