Page:NRF 11.djvu/693

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LES CAVES DU VATICAN . 687

Marguerite apportait au romancier d'heureuses nou- velles : son élection ne faisait plus un pli ; Tavant-veille, le cardinal André l'avait officieusement avertie : le candidat n'aurait même plus à recommencer ses visites; d'elle- même l'Académie venait à lui, portes ouvertes ; on l'attendait.

— Tu vois bien ! disait Marguerite. Qu'est-ce que je te disais à Paris ? Tout vient à point. Dans ce monde, il suffit d'attendre.

— Et de ne pas changer, reprenait componctueusement Julius en portant la main de son épouse à ses lèvres, et sans voir le regard de sa fille, fixé sur lui, se charger de mépris. — Fidèle à vous, à mes pensées, à mes principes. La persévérance est la plus indispensable vertu.

Déjà s'éloignaient de lui le souvenir de sa plus récente embardée, et toute autre pensée qu'orthodoxe, et tout autre projet que décent. A présent renseigné, il se ressai- sissait sans effi3rt. Il admirait cette conséquence subtile par quoi son esprit s'était un instant dérouté. Lui n'avait pas changé : c'était le pape.

— Quelle constance de ma pensée, tout au contraire, se disait-il ; quelle logique ! Le difficile, c'est de savoir à quoi s'en tenir. Ce pauvre Fleurissoire en est mort, d'avoir pénétré les coulisses. Le plus simple, quand on est simple, c'est de s'en tenir à ce qu'on sait. Ce hideux secret l'a tué. La connaissance ne fortifie jamais que les forts... N'importe ! je suis heureux que Carola ait pu prévenir la police ; ça me permet de méditer plus librement... Tout de même, s'il savait que ce n'est pas au vrai Saint-Père qu'il doit son infortune et son exil, quelle consolation pour Armand-Dubois ! quel encouragement dans sa foi !

�� �