Page:NRF 11.djvu/787

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

JOURNAL DE VOYAGE (cANADa) 781

La traversée de Vancouver à Victoria est une chose exquise, surtout par un aussi beau temps. Puget Sound est semé d'îlots boisés. Les Canadiens de Test m'avaient bien dit que pour eux la Colombie britannique était le lieu de vacances où ils venaient se reposer après leur vie de travail.

A trois heures nous arrivons à Victoria. C'est une ville plus anglaise qu'américaine, habitée par des gens riches, pour la plupart; beaucoup de familles d'officiers de l'armée des Indes. Les maisons en bois, entourées de verdure, sont teintées en brun, en gris perle, ou encore en couleur beurre frais avec l'encadrement des fenêtres blanc. C'est net comme apparence et très coquet. Le port est assez étroit et insuffisant. Il est encombré par les steamers du C. P. R. faisant le trajet Victoria- Vancouver et Victoria- Seattle et par une quantité de petits bateaux à naphte. Les grands vapeurs qui vont en Chine et au Japon n'en- trent pas dans la rade. La ville donne, dès l'arrivée, une impression de prospérité. On y remarque le Palais du Parlement et la masse monumentale de l'Empress Hotel.

Je suis heureuse d'être ici ; c'est un changement com- plet après la Prairie monotone et brûlante. Je trouve à me loger dans une pension de famille recommandée au départ par des amis français qui sont à la tête de la C Franco- Canadienne. Un de leurs agents Mr. Carmichaël et sa femme, dont j'avais fait la connaissance à Londres en mars dernier, me reçoivent aimablement.

Visité la rille. Sur les conseils de Mr. Carmichaël je vais voir le Député-Ministre de l'agriculture. A cette période de mon voyage, l'ambition agricole qui me dévorait au départ s'est un peu calmée. Des bœufs, je suis prête à me rabattre sur les poulets. Les œufs, paraît-il, se vendent très

�� �