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9IO LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

gentilezza ", la Colonie heureuse ^ et le Royaume des deux ^ où l'auteur veut démontrer la bonté de la nature humaine et l'utilité de la charité ; — et d'autre part, une sombre mauvaise humeur contre ses semblables, contre-coup de cette tendresse placée en face de la réalité brutale, et d'où sont sortis les Portraits humains. Lui-même a divisé son œuvre en " roman de la bonté " et " roman de la méchanceté ".

Le roman de la bonté reflète assez bien un moment italien de positivisme enthousiaste, de foi dans le progrès continu de l'humanité. Dossi railla lui-même plus tard cette utopie de la Colonie heureuse. (Des criminels sont déportés dans une île féconde ; ils cèdent d'abord à leurs habitudes mauvaises, et la discorde les conduit à la misère. Mais peu à peu la nature, foncièrement bonne, se découvre en eux. Ils s'unissent, promul- guent des lois, poussés par le besoin de vivre. L'amour achève de cimenter l'œuvre, et la colonie devient florissante.) " Rousseau marié à de Maistre, le Syllabus aux Droits de Vhomme^^ écrivait-il de ses idéologies...

" La Colonie heureuse y disait pourtant Carducci, est la plus ample et vigoureuse conception de roman que l'on ait eue en Italie depuis bien des années ". Aujourd'hui, ce livre nous paraît trop plein d'abstractions.

La méchanceté humaine a plus heureusement inspiré Dossi, Les silhouettes féminines de la Désinence en A sont tracé( toujours avec verve et parfois avec vigueur. On pourrait épigrapher le livre :

Je ne la fais pas a la pose

Je suis la Femme : on me connaît.

On y trouve de l'ironie philosophico-sentimentale à la Laforgue^ comme aussi un certain tour de Heine et des Concourt à Ij fois. Il y a même quelques éclats de grosse gaieté ; mais cettcl

^ 1874. » 1871.

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