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��RIMBAUD '

DEUXIÈME PARTIE Fragments

��** Ce ne peut être que la fin du monde en avançant. "

A. R.

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��Il convient d'abord de nous familiariser avec l'aspect objectif que nous venons de découvrir à l'œuvre de Rimbaud. Jusqu'ici elle nous est apparue comme le pro- duit immédiat de son âme, comme une sorte de dépôt psychologique. Mais il suffit de la regarder sous un angle un peu différent pour y voir un recueil d'expériences, un document sur le monde extérieur.

Et même un document brut, uniquement orienté vers l'objet. Elle ne s'occupe pas de nous, elle nous tourne nettement le dos. De même que son auteur, elle est complètement dépourvue d'égards, c'est-à-dire qu'en aucun point elle ne s'incline, elle ne se dérange vers nous. Aucun effort pour faire passer dans notre esprit les spectacles qu'elle représente, aucune relation avec nous ; ces poèmes sont écrits au mépris de toute sociabilité ; ils sont le con- traire même de la conversation. Ce n'est pas seulement

^ Voir la Nouvelle Revue Française du i^^ Juillet.

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