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Page:NRF 12.djvu/288

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— Non, répondit M. Irnois ; mais, quand je serais coffré, cela n’empêcherait pas le mariage.

— Que faire donc ? dit Mlle Catherine.

— Emmelina, dit la mère d’une voix pleine de larmes et en se mettant à genoux devant sa fille, Emmelina, on veut te marier ! Emmelina, on veut t’emmener d’ici, mon cher amour ! réponds-moi, que veux-tu que je fasse ?


IV

Tout le monde fut consterné, lorsque à la question de sa mère, on vit Emmelina soulever doucement la tête de côté et dire avec un sourire ineffable de douceur et des regards brillants :

— Oui, maman, je veux bien m’en aller.

— Comment, dit M. Irnois, tu veux bien t’en aller ?… Qu’est-ce que cela signifie ?… Tu veux nous quitter pour suivre ce Cabarot que tu ne connais pas ?

— Si fait bien, répondit la pauvre fille en secouant la tête d’un air joyeux ; si, je le connais !… Je veux m’en aller avec lui.

Chacun se regarda ; mais plus on faisait d’efforts pour comprendre, moins on y parvenait. Il ne semblait pas possible qu’Emmelina, toujours enfermée dans la maison, ne sortant jamais, eût pu connaître l’époux que la volonté impériale imposait à ses parents.

— Mais, dit Mme Irnois, où l’as-tu vu ?

— Ah ! ah ! répondit Emmelina fixement… et puis elle s’arrêta, réfléchit et reprit : je ne veux pas le dire.