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LES REVUES 349

du côté extérieur. Il y a un moyen de le tourner, mais vous ne connaissez pas le secret.

Nous avions mis l'art au-dessus de tout et il faut qu'il y reste, malgré ceux qui voudraient le remplacer par des opinions. Je mets dans mon sac Candide et René. Emportez dans le vôtre la blague de Voltaire et la foi de Chateaubriand : je n'en ai que faire.

C*est bien cela. Nous ne prétendons rester étrangers à rien, mais nous ne remplacerons pas Tart par des opinions.

��Nous empruntons à un article important publié par M. Paul Claudel dans le Figaro du 14 juillet, ces considérations " sur les rapports possibles de la religion catholique et du théâtre " :

L'attitude communément attribuée à l'autorité ecclésiastique sur cette question est celle dont on voit les raisons, d'ailleurs fortes, dans la fameuse et admirable lettre de Bossuet au P. CafFaro. Oscrai-je dire cependant que, malgré les textes imposants sur les- quels l'évêque de Meaux appuie son opinion, j'y vois une manifes- tation particulière de cet esprit défensif de retranchement et de retrait qui fut celui de notre gallicanisme ? L'idée vraiment catho- lique, c'est-à-dire universelle, c'est que l'homme, tel qu'il est sorti des mains de son auteur est bon (la Genèse dit même très bon), qu'aucune de ses facultés, et pas plus l'imagination et la sensibilité que les autres, n'est en elle-même mauvaise. Ce qui est mauvais, c'est le trouble et le dérèglement qui, à la suite du péché originel, se sont introduits dans ces mêmes facultés. L'hérétique est toujours l'homme qui porte atteinte à l'intégrité de la nature humaine, qui tantôt nie la liberté et tantôt la grâce, tantôt la chasteté et tantôt le mariage, tantôt le droit et tantôt l'autorité, et toujours nous appau- vrit de quelque chose. Quand Pascal, par exemple, à la suite de Montaigne, calomnie la raison humaine, condamne dans leur racine des sentiments inhérents à notre nature et aussi justes que la reconnaissance des bienfaits reçus, il parle en hérétique. L'esprit de

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